Un peu d’histoire

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Un peu d’histoire Extrait de la revue Nationale “La Chasse”

de Mars 2004-N°678

Il est probable qu’à l’origine, il servait de complément pour la chasse des petits oiseaux aux filets.

Les premières représentations graphiques datent du XVIIe siècle.

               gp_miroir_alouettes

     Dans “L’Oiseleur, l’autour et l’alouette“, Jean de La Fontaine décrit “Un manant au miroir prenait des oiselons, le fantôme brillant attire une alouette”.

     Au XVIIIe siècle, le miroir accompagne l’abreuvoir et la tonnelle murée pour la chasse des petits oiseaux et le traîneau pour l’alouette dans l’encyclopédie “Chasses-Pêches” de Diderot & d’Alembert: “Ayez un miroir, que toute la surface soit couverte de morceaux de glaces, que les faces latérales soient en talus, afin que le miroir tournant sur son pivot avec vitesse, forme à l’œil un corps solide, continu, convexe et brillant”.

La chasse au miroir aux alouettes connaît son essor de la seconde moitié du XIXe siècle à la seconde guerre mondiale. Classiques, mécaniques, à l’acétylène ou même électrique: les esprits inventifs ne manquent pas d’idées et tout ou presque est essayé.

Il existe alors deux types: le miroir à ficelle, de loin le plus apprécié et le modèle mécanique. Avec son ressort fixé au moyen d’un collier, il présente l’avantage de ne pas solliciter une tierce personne du faite de son fonctionnement automatique. Dans le catalogue VERNEY-CARRON de 1895, on peut même remarquer un modèle avec une pédale à levier articulée qui s’actionne grâce au pied du chasseur. Plus récent, le miroir mécanique est toutefois moins utilisé du fait d’un mouvement jugé trop régulier et trop lent. Autre grief invoqué: le fait de devoir le remonter régulièrement car au bout de quelques minutes la vitesse de rotation du chapeau diminue.

Longtemps fabriqués par les chasseurs eux mêmes ou des artisans locaux, les premiers miroirs sont devenus par la force des choses des pièces quasi uniques. Certains modèles de chapeau n’ont qu’un morceau de bois poli censé luire au soleil pour attirer les oiseaux.

Puis le système gagne en efficacité avec des facettes de verres ou de cristal sur le chapeau. Dans le seconde moitié du XIXe siècle, les miroirs sont fabriqués en série dans des manufactures. Les maisons TRUCHE, Saint-HUBERT, ROBILLARD ou encore VERNEY-CARRON se disputent le marché. Un soin particulier est accordé à l’aspect avec un grand travail sur la qualité du bois (noyer, cerisier, chêne puis hêtre ou merisier) et les finitions. Le miroir se décline avec des facettes biseautés, rondes ou taillées. La couleur fait son apparition. Des systèmes, plus ingénieux les uns que les autres sont mis au point, afin que la ficelle puisse se dévider et s’enrouler s’en s’emmêler. Au final, du couvre chef de gendarme à la figure bateau en passant par les formes moustaches, soleil ou rapace, plus de soixante dix modèles de chapeaux sont aujourd’hui répertoriés. L’alouette n’a pas fini de porter le chapeau !

Jean Paul BURIAS.

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